Nous avons récement recu un très agréable mail, réponse directe à notre texte sur la végéphobie. Le voilà, ainsi que nos réponses.
« Bon, la crise d’adolescence c’est bien gentil mais ça va 5 minutes quand on se montre et qu’on décrédibilise un mouvement par les provocations à deux balles ou des volontés de choquer par des non sens (nous sommes végéphobes et soutenons l’antispécisme, quelle connerie !). »
Deja merci de ta condescendance. De plus ce qui décridibilise le mouvement est certainement plus les personnes qui parlent de végéphobie que les antifascistes antispécistes. Point par point (les citations entre guillements simples sont celles de notre premier article, celles en italique sont celles du mail que nous avons reçu) :
« « être veganEs n’est pas un état de fait ou une catégorie sociale, mais unchoix de vie » Parce qu’être musulman-e ou juif-ve n’est pas un choix de vie peut-être ? On choisi une croyance, ce n’est pas inné. Être trans idem. Être pute idem. Être homo peut se choisir aussi quant à l’afficher ou le vivre, c’est uchoix aussi car on peut très bien vivre en faisant semblant (je n’approuve pas du tout, je vous envois juste des contre arguments qui existent dans notre société, prouvant que votre réflexion vaut peau de balle). »
Les discriminations liées aux religions sont le plus souvent basées sur l’apparence (la non-blancheur ou le nom par exemple) de la ou des personnes victimes d’islamophobie ou d’antisémitisme que sur les croyances effectives de ces personnes. Quant au fait d’être trans, non ce n’est pas un « choix » c’est un système complexe qui ne peux être résumé à un « choix », il y a des tas de raisons différentes pour lesquelles des personnes transitionnent/sont trans. Quand à la prostitution, à vrai dire une grosse partie des personnes se prostituant le font car elles sont précaire et n’ont pas d’autre possibilité pour gagner de l’argent, pour pouvoir survivre. Comme chaque personne est obligéE de travailler pour pas creuver de faim. C’est un « choix », certes, mais coercitif et la violence (les meurtres, viols, agressions) que les travailleur/euse/s du sexe subissent n’est absolument pas légitimisée par le fait que leur métier serai plus ou moins un « choix ». Etre homo/bi/non-hétéro n’est pas quelque chose qui « s’assume » ou non, mais bien quelque chose qui est vécu socialement et le fait que cela soit percu par les autres ou non est bien au dela de la seule volontée des personnes homo/bi/non-hétéro. Toutes ces affirmation sur le « choix » en parlant de catégories sociales, de personnes qui se font tuer dans la rue pour leur sexualité, leur genre, leur métier, leur (supposée) religion montre un profond mépris pour chacune de ces catégories de personnes. Et surtout n’ont absolument rien à voir avec un choix politique/de régime alimentaire qui est fait sans coercion financière.
« « Parle t-on pour autant d’anarchaphobie ? Non, car les réelles oppressions sont celle des dominéEs » Super ! On peut être bourgeois-e voir noble ET anarchiste (Kropotkine, Tolstoï…), dans ce cas on n’est pas un dominé dans cette catégorie. Anarchiste est une idéologie comme être antispéciste. Être vegan-e n’est pas une théorie politique mise en acte c’est comme vous l’avez dit précédemment « un choix de vie » car on peut être vegan-e sans être politisé-e ; ce qui est le cas de beaucoup malheureusement. C’est pourquoi on parle de végéphobie quand les oppressé-es sont les veganes et non d’antispécistophobie ! Ce raisonnement consisterait à dire que l’homophobie n’existe pas puisque la lutte contre l’hétérosexisme est une théorie politique. »
Il semblait évident dans l’article que l’anarchophobie est une vaste blague utilisée pour souligner l’absurdité du propos. Le fait de ne pas comprendre la blague est assez révélateur … Certes des personnes non politiséEs subissent des blagues/moqueries/whatever mais ce n’est pas à cause de la « végéphobie » mais bel et bien du système spéciste dans lequel nous vivons, qui tente d’invalider, de faire changer et tourner en ridicule les personnes qui par leurs actes, voulus ou non, remette ce système en cause et n’y participe plus ou peu. Les personnes qui luttent contre l’homophobie et l’hétérosexisme ne sont pas discriminée à cause de leurs pratiques militantes (le véganisme étant une pratique militante) mais car ces personnes ne sont pas hétérosexuelles, ou qu’elles remettent en cause le système hétéropatriarcal dans lequel nous vivons.
« « Parler de «végéphobie» n’a donc qu’un seul effet : déplacer le débat de la souffrance animale vers la souffrance des humainEs. » Alors là on touche le fond. Et parler d’antisémitisme déplace le débat de la souffrance des oppressés par le sionnisme ? Vous voulez hiérarchiser les oppressions (chose que vous condamnez plus bas). Sous prétexte que les animaux non humains souffrent plus il ne faut pas parler de celle des végétarien-nes ? »
La « souffrance » induite par les blagues et remarques sur le végéta*isme ne sont en aucun cas comparable à la souffrance des animaux non humains exploités, ni celle des personnes trans, noirEs, pédés, gouines, biEs, musulmanEs, handicapéEs, juiVEs, meuf … qui subissent des violences tous les jours simplement parce qu’elles existent dans une société qui se base sur leur domination pour survivre. Ce que vous vous plaignez de subir n’est qu’un des effets secondaire du spécisme, en tant que tel, il est effectivement indécent de se plaindre de « végéphobie » lorsque l’on sait ce qui arrive aux animaux non humains à cause du spécisme. De plus, pourquoi associer sionisme et antisémitisme ? A quoi sert dans ton argumentation cette référence ? Peut être un concours pour cummuler les prises de positions douteuses ? Nous combattons l’antisémitisme et nous savons que l’antisémitisme n’a pas besoin de l’état d’Israel pour exister. Cette association est malheureuse et n’est pas comparable avec la « végéphobie ». L’antisémitisme c’est une oppression qui a conduit à un génocide, merci de respecter certains éléments essentiels.
« « Comme si un homme antisexiste parlait plus de sa souffrance en tant qu’homme déconstruit que l’oppression causée par l’hétéropatriarcat. » Et pourquoi pas si cette souffrance le torture ? La lutte ne doit pas annihiler l’individualité (qui n’est pas l’individualisme). Avec un tel raisonnement, vous devez lâcher tou-tes vos ami-es dès qu’illes font un burn out. »
Les hommes, surtout cisgenre, subissent des conséquences mineures du patriarcat, et ce n’est en aucun cas comparable à ce que vivent les femmes et personnes percuEs comme telles. Ce n’est pas parce qu’ils « souffrent » que leur douleur doit être priorisée à ce que subissent les femmes et à la destruction du patriarcat. Etre un bon allié commence d’abord par le fait de relativiser ce que l’on vit et écouter les personnes oppressées et être solidaire avec eiles (ce qui veut dire, entre autre, ne pas la ramener tout le temps pour expliquer que toi aussi tu souffres).
« « la végéphobie n’est pas une oppression » Merde ! Mais quelle malhonnêteté ! Les parents de Joachim doivent vous remercier pour cette affirmation ! »
La encore, c’est du spécisme institutionnalisé , pas l’oppression des végéta*iens …
« « Quel est le but derrière ce déplacement de l’oppressé vers l’oppresseur ? » Comparer les victimes de la répression (terme que vous employez plus loin) à l’encontre des vegan-es aux fachos du printemps français ! Mais c’est ignoble ! C’est bien votre truc à vous les panthères de voir des fachos partout même là où il y a des antifas reconnu-es ! »
Qui parle du Printemps Francais ? Ou ca ? Arrete de fantasmer. Ce que veut dire cette phrase, c’est que parler de végéphobie déplace le débat du spécisme sur les humains. Humains qui ont un rôle d’oppresseur.
« « prendre la part du gateau des fausses oppressions. » Fausse oppression… Marrant alors que vous qualifier cela juste après de répression… Depuis quand une répression n’est pas une oppression ? Faut s’acheter un dico ! »
La repression et l’oppression sont deux choses différentes, elles peuvent aller ensemble, mais ce n’est pas toujours le cas. Merci de nous avoir fait sortir notre dico.
« « Comme par hasard, aucune mention des animaux, juste une volonté de minimiser l’homophobie. » Normal il s’agit d’un site dédié non pas à l’antispécisme mais à la végéphobie ! Est-ce que j’accuse votre site d’être pour le nucléaire ou anti-Tibet car je ne vois aucun article qui en parle ??? (Exemple pris au hasard comme tant d’autre parce que si ça se trouve un de vos article en parle mais autre chose à foutre que de lire toutes vos archives). »
La différence est que les choses dont vous vous plaignez sont des effets du spécisme sur les humains ayant un mode de vie qui le remet en question (de façon consciente ou non) et tout ce dont vous parlez, c’est de vos sentiments de gentils petits humains quand il serai logique de parler des systèmes qui ont induit ce qui vous arrive et des animaux non-humains, qui sont les personnes veritablement visées par le spécisme, et dont la souffrance est incomparable à ce que l’on peut vivre en tant qu’humainE véganE.
« « il en reste que ce néologisme participe à la dissolution de réel discrimination : transphobie, lesbophobie, homophobie, islamophobie » Parce que l’oppression que subissent les pédés et les gouines est réelle mais pas celle subit par les vegan-es ? Joachim, quand tu sera grand, botte leur le cul à ces ignares ! »
L’ « oppression » dont tu parle s’appelle spécisme, et, grande nouvelle, ce sont les animaux non-humains qui la subissent. Et parfois certains humains tentant de le combattre subissent quelques effets secondaires (le « backlash » en anglais, quand le fouet se retourne vers celui qui fouette) mais ils ne sont abolument pas les premieres victimes dans cette histoire et font toujours parti du groupe dominant (les humains).
« « Nous ne souhaitons minimiser en rien les expériences de chacunEs, principalement pour les familles dont les enfants subissent des kidnappings par l’Etat. » Génial ce revirement de situation. Surtout on ne revient pas sur ce qu’on dit. Sinon les gens pourraient croire qu’on réfléchit. Alors si je résume avec VOS mots, un kidnapping légal n’est pas une vraie oppression. Protester contre cela et vouloir se défendre c’est minimiser les luttes contre l’homophobie et le spécisme. Et surtout, aimer son enfant c’est être comme ces gens de la manif pour tous. Vous êtes trop fort-es les panthères. Vous n’avez certainement pas de gosses à aimer pour dire ces conneries. »
Le mot « oppression » a un sens, et non, dans le contexte du spécisme on ne peut parler d’ « oppression » des humains. C’est juste totallement absurde et renverser le rapport de domination que les humains (même veganEs)font subir aux non-humains.De plus, ce n’est pas parce qu’on n’a pas de gosses qu’on est d’horribles personnes insensibles incapables d’aimer d’autres personnes, quel que soit leur âge, ni de saisir ce qu’elles peuvent vivre.
« « nous ne nommons pas ça végéphobie, nous faisons le choix de nommer cela répression. » Et c’est bien connu, la répression n’est pas une oppression. La répression contre un groupe, uniquement à cause de sa façon de vivre ou de penser n’est pas une discrimination. Vous vivez dans quel monde ? »
La répression contre un groupe qui lutte contre la discrimination d’une catégorie de personne (ce que font les véganEs) n’est pas de l’oppression envers le groupe, mais bien la catégorie de personne discriminée. On vit dans un monde capitaliste spéciste cishétéropatriarcal et suprémaciste blanc où les oppresseurs sont prêts à tout pour faire durer ce système et asseoir leur pouvoir sur les autre, entre autre en réprimant les personnes tentant, par leurs idées ou leurs actions, de minimiser ou de transformer ou de détruire les oppressions ou le système en lui même.
« « Lorsque la police, la PMI etc … s’attaquent à celleux qui ont fait un choix politique » Être vegan-es n’est pas toujours un choix politique, sortez la tête de vos culs ! »
C’est drole que toi aussi tu fasse aussi cet amalgame a différents endroits dans ton mail. Bref, comme expliqué plus haut. Que ce choix soit politique ou non, il est percu comme tel par la société et les réactions négatives qu’il cause sont elles aussi politiques, puisqu’elles visent à normaliser l’exploitation des animaux non humains. De plus, après vérification, dans nos culs aucune trace d’indice sur la politisation des végans.
« « Pour nous, l’Etat n’a pas « peur », n’est pas phobique des personnes veganes » Parce que l’Etat a peur des pédés ? l’Etat a peur de se faire prendre par un gode ceinture ? NON Alors pourquoi parler d’homophobie ? Parce que l’Etat a PEUR de ce qui n’est pas conforme au système donc de l’homosexualité mais aussi du veganisme qui pourrait remettre en cause les rapports de domination et de consommation. »
Nous parlons d’homophobie parce que le système patriarcal dans lequel nous vivons condamne l’homosexualité et le désigne comme anormal et inférieur à l’hétérosexualité. L’idée que l’Etat a peur de « la difference » de ce qui n’est pas conforme comme masse indifférencié dépolitise le problème, et justement met toutes les formes de non conformité au système sur un pied d’égalité (le fait d’avoir des piercings, le fait d’être trans, le fait d’être végan, le fait d’être pas blancHE …) et masque les rapports de domination (ou non) qui se cachent derrière.
« Je vous précise la définition de discrimination vue sous wikipedia : « action de distinguer de façon injuste ou illégitime, comme le fait de séparer un individu ou un groupe social : http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_social des autres en le traitant plus mal : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discrimination#cite_note-1. Ce n’est pas le cas avec les veganes peut-être ? Dans ce cas on ne vit pas dans le même monde ! Ou alors selon vous séparer un enfant de ses parents qui l’aime c’est peut être juste, ou légitime ou même bien. »
On ne nie en aucun cas qu’il se passe des choses pourrie et que les flics et juges sont des ordures complètement capable de retirer un enfant à ses parents en raison de leur régime alimentaire. Mais derrière cet événement se cache la normalisation de l’exploitation animale, où le seul régime alimentaire viable dans l’esprit des gens est à base de consommation de cadavres et les tentatives d’impositions de ces pratiques atroces.
« En conclusion. Vous faites chier les panthères parce que vous foutez la merde dans le mouvement. Vous traitez tout le monde de fachos dès que ces gens ne font pas comme vous. Et oui, il y a aussi des adultes dans le mouvement, des gens qui bossent et qui ont fini leurs études et leur puberté depuis un moment, des gens qui ont des enfants, des familles (quel que soit leur orientation sexuelle, je précise parce qu’en disant le mot famille, je sens d’ici que vous allez m’assimiler aux cathos et je précise aussi que je milite pour l’abolition du genre). »
Il est très drôle, peut être un peu pitoyable, de voir que pour pouvoir nous décrédibiliser dans ta tête comme tu le peux, tu veux absolument qu nous soyons jeune (adoEs/etudiantEs) alors que tu as manifestement peu d’informations à notre sujet, mais vois tu c’est plus facile de se dire que des gens sont jeunes (et donc cons, hein, c’est bien connu…) plutot que de réfléchir à ce que ces personnes disent et à s’interesser à leurs analyses politiques. C’est vrai ça doit être inquiétant pour toi, que des personnes ne militent pas dans une optique libérale et légaliste, mais parlent même de LIBERATION, oulala, terrifiant. Quant à l’abolition du genre, nous avons différents avis entre nous, mais il est certain qu’elle nécessite la destruction de l’Etat et du capitalisme pour exister (ce dont tu te branle manifestement éperdument). Elle n’as aucun sens dans la société dans laquelle nous vivons car elle ne peut co-exister avec le patriarcat et il est impossible de détruire le patriarcat sous un système étatique capitaliste. On peut presque clairement voir dans ton vague interet pour le concept d’abolition du genre une façon de ne pas remettre tes comportements sexistes en question sous un ridicule « je ne voit pas les genres, je ne veux pas qu’ils existent ». Alors que tant que les femmes sont oppressée en tant que classe, il semble primordial que les identités de femmes et de non-hommes existent comme moyen de résistance aux violences sexistes.
« Quelques minutes plus tard, je me calme et vous écrit ceci avec moins de haine : Faire ses expériences et tâtonner quand on a peu d’ancienneté politique est normal. Faire des erreurs, y réfléchir, changer d’avis et ce pour aller toujours vers un idéal théorique qu’on essayera tant bien que mal à approcher dans la vraie vie est honorable. Sauf que vous ne semblez pas apprendre de vos erreurs car vous n’écoutez pas les critiques ou ne prenez pas le temps d’y réfléchir. Le mouvement antispé est bien plus vieux que vous, des débats ont déjà eu lieu, qui ont abouti non pas à des vérités universelles mais à des pistes intéressantes, et il serait pas mal que vous en preniez connaissance avant de publier des textes assassins qui peuvent anéantir des personnes sensibles. Car votre cheminement intellectuel et politique semé (comme tout le monde) d’erreurs et d’errements se fait sur la place publique. Vous faites les mêmes erreurs qu’Etienne Chouard que vos potes de la Horde aiment à qualifier de facho alors que c’est juste un mec puceau en réflexion qui fait ses erreurs et cheminement hasardeux publiquement, ce qui lui vaut des ennuis et ce qualificatif inadapté (crétin l’est plus). »
Pour Chouard, nous pensons que sa vie sexuelle ou son absence de vie sexuelle n’a que très peu de rapport avec ses opinions politiques et qu’il est méprisable d’utilisé cela comme une insulte. Néanmoins il est vrai de Chouard est complotiste, soutient Alain Soral, est impliqué dans le réseau Voltaire et est d’extrème droite. Il y a des preuves un peu partout sur internet, ça paraît un peu compliqué de nier comme tu le fait, mais bon, le fascisme ça à pas l’air de trop te déranger, contrairement aux antifascistes qui ont l’audace de dénoncer publiquement les neo-nazis et leurs complices. Au fait, être puceau n’est pas un problème, contrairement au fait de soutenir des idées fascistes et réactionnaires. Encore et toujours de la condescendance, basé sur notre âge supposé, c’est très fatiguant mais ça montre aussi que tu n’as pas grand chose à nous reprocher de tangible. Qui plus est, qu’une personne manifestement libérale et légaliste nous reproche nos idées politique n’est pas particulièrement quelque chose qui nous affecte.