Traduction d’un article de Corporate Watch du 17 avril 2014 à propos de l’affaire des BlackMail 3 et de la condamnation de Debbie par le Comité de soutien des BlackMail 3 et des SOCPA 7.
Contact : blackmail3socpa7[@]riseup.net
« Si tu ne combats pas, tu as déjà perdu ! »
Face à la peine de 6 ans de prison l’activiste pour les droits des animaux reste combative
Aujourd’hui, Debbie Vincent, une activiste pour les droits des animaux de la campagne SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty)* a été condamnée à 6ans de prison pour conspiration en vue de chantage après 5 longues semaines de procès à Winchester Court. Elle a également été placée sous ASBO (Anti Social Behaviour Order/ mesure contre les comportements anti-sociaux) pour 5 ans à sa sortie de prison, c’est à dire un contrôle judiciaire lui interdisant de manifester et d’être en contact avec HLS ou l’un de ses clients sans quoi elle risque une nouvelle arrestation.
Cette lourde peine doit servir de cri d’alerte pour toutEs les anticapitalistes dans un élan de solidarité envers les militantEs victimes de la répression à cause de leur engagement dans des campagnes contre le pouvoir capitaliste.
Un communiqué de presse du comité de soutien des Blackmail3** qui soutient la campagne cite Debbie : « J’ai été prise pour exemple car je suis apparue comme une figure publique de la campagne SHAC et parce que j’étais convaincue que des endroits comme HLS devaient appartenir au passé ». « D’une certaine manière je ne suis pas surprise d’avoir été jugée coupable car je ne crois pas que quiconque puisse obtenir justice face à une accusation de complot politique et face aux énormes ressources mises en œuvres par l’état et les multinationales contre moi. J’aurais toujours l’espoir et je continuerais toujours à faire de mon mieux pour garantir aux habitantEs de cette planète plus de compassion et essayer de faire de ce monde un meilleur endroit pour toutEs ».
« Nous avons pu assister à une campagne coordonnée contre les militantEs pour les droits des animaux dans le but de faire taire toute voix dissidente » a déclaré Adrian Shaw du collectif de soutien au Blackmail3. « C’est le 3ème procès pour complot et chantage en Grande-Bretagne impliquant des personnes accusées de faire campagne contre HLS ».
Corporate Watch a pu parler à Debbie avant qu’elle ne reçoive sa condamnation. Elle nous a dit : « Ce qui est effrayant dans le monde ce sont l’oppression et l’injustice, lorsque des personnes blessent d’autres personnes, des animaux ou la nature. Ce qui est magnifique dans ce monde c’est la résistance, lorsque des gentEs disent que « trop c’est trop » et agissent. L’oppression et l’injustice sont partout mais la résistance aussi. Parce qu’il y a toujours des personnes qui savent que lorsqu’on se bat on peut perdre mais que si l’on ne se bat pas, on a déjà perdu ».
*La campagne SHAC a été lancée en 1999 contre HLS (Huntindgon Life Science), le plus grand labo de vivisection d’Europe
**Debbie a été arrêté avec deux autres personnes de Hollande, toutes avec les charges de conspiration ou complot en vue de chantage, c’est à dire Blackmail en anglais, le chiffre 3 correspondant au nombre de personnes arrêtées.
LA CAMPAGNE
SHAC a été crée en 1999 dans le but de faire fermer HLS. HLS est l’une des entreprises qui reçoit le plus de contrats pour pratiquer des tests sur des animaux dans le monde. Ils détiennent 70 000 animaux sur le site de leur laboratoire à Huntingdon. Selon SHAC, « HLS testera n’importe quel produit pour n’importe qui. HLS pratique des expériences qui impliquent l’empoisonnement d’animaux avec des produits ménagers, des pesticides, des médicaments, des herbicides, des colorants et additifs alimentaires, des édulcorants, des produits OGM. Toutes les 3 minutes un animal meurt à l’intérieur d’HLS, soit 500 vies innocentes prises chaque jour ».
La stratégie de SHAC a été révolutionnaire en ce qui concerne les campagnes d’actions directes, notamment dans le ciblage des sociétés liées économiquement à HLS : de ses clients à ses fournisseurs de service et de ses fournisseurs à ses investisseurs. Pour lire une analyse du modèle de la campagne SHAC cliquer ici
Au fil des années, SHAC a publié sur son site internet de nombreuses informations à propos des entreprises faisant affaire avec HLS et encourageaient les gentEs à convaincre ces entreprises de stopper leur business avec HLS. Le site de SHAC est clair : il n’encourage pas à enfreindre la loi. SHAC contact les entreprises et leur dit qu’elles resteront inscrites sur leur site internet tant qu’elles ne cesseront pas de faire affaire avec HLS. Voir la liste ici
HLS a été infiltré et ses pratiques dénoncées plusieurs fois. Pour lire les enquêtes d’infiltration qui dénoncent les maltraitances envers les animaux chez HLS, cliquer ici
ARRESTATION DES « BLACK MAIL 3 »
En juin 2012 des mandats d’arrêts européens sont émis depuis la Grande-Bretagne contre deux activistes en Hollande qui seront appelés SH et NS dans cet article.
Le 6 juillet 2012, Debbie Vincent, qui était une cible de la police depuis plusieurs années pour son implication dans la campagne SHAC, a été arrêtée et placée en détention pour soupçon de conspiration. Son domicile a été perquisitionné. Le même jour, SH et NS ont été arrêtéEs et leurs locaux à Amsterdam fouillés.
Debbie a été inculpée en juillet 2012 pour conspiration , une infraction à la loi pénale de 1977 (Criminal Law Act). La police britannique a demandé l’extradition des activistes hollandais ce qui a été accepté par les tribunaux néerlandais. Cependant, il existe aujourd’hui un litige car les avocats de l’un des accusés ont demandé un engagement de la part du secrétaire d’Etat britannique afin qu’il purge sa peine en Hollande s’il est reconnu coupable.
Les charges retenues par le CPS (Crown Prosecution Service, équivalant du procureur) contre Debbie sont d’avoir monter une conspiration avec 16 autres personnes, y compris les deux activistes de Hollande, et avec d’autres anonymes afin de faire du « chantage auprès de chefs d’entreprises, d’hommes d’affaire et d’autres personnes », « en faisant des demandes injustifiées, à savoir cesser tout commerce licite avec HLS, avec des menaces dans l’intention de causer des dommages et des pertes ». Les 13 autres « co-conspirateurEs » ont déjà été emprisonnéEs pour conspiration lors de procès en 2009 et 2010 pour un total cumulant 70 ans de prison.
Pour beaucoup d’entre elleux, la seule preuve présentée a été leur implication dans une campagne légale contre une entreprise et ses associés directs. L’utilisation de l’accusation de chantage contre Debbie est un nouvel exemple du détournement de la loi pour réprimer l’opposition populaire contre de puissantes entreprises.
BLACKMAIL (CHANTAGE)
Les événements reprochés dans le cas de Debbie seraient, en 2008 et 2009, des actions menées en France, en Belgique, en Allemagne et en Suisse contre Novartis, Euronext, Schering Plough, Astrazeneca, Fortress&Nomura, qui sont toutes des entreprises liées à HLS. Les faits reprochés sont d’avoir mis le feu aux voitures des directeurs, aux bâtiments des entreprises et dans un cas à la maisons de vacances pour la chasse de Daniel Vasella, le directeur de Novartis. Des graffitis ont été écrits sur les maisons des directeurs pendant la nuit et les cendres de la mère de Daniel Vasella ont été dérobées dans le caveau familial. Cependant, d’après Michael Bowes QC, le procureur de l’affaire, « il n’y a aucune preuve qu Ms Vincent était présente sur les lieux de ces attaques ou incidents en Europe. Il n’y a aucune preuve de sa présence en dehors du Royaume-Uni au moment de ses attaques ». En manque de preuves, le CPS (Crown Prosecution Service, équivalant du procureur) a alors produit une nouvelle affirmation accusant Debbie d’avoir participé à la conspiration ayant mené à ces actions.
Le « pavillon » de chasse de Daniel Vasella après l’incendie
Le CPS a aussi affirmé qu’il existait des preuves reliant Debbie à NS et SH pour certaines de ces actions car l’accusation de complot ne pouvait laisser NS et SH seulEs sur le banc des accuséEs. L’accusation a donc soutenu que Debbie avait été en contact téléphonique avec SH et NS et qu’elle avait participé en 2009 aux Rencontres pour les Droits des Animaux à Oslo où NS et SH étaient présentEs également.
Mais l’affaire a été encore plus loin : le CPS a fait valoir que la campagne SHAC en elle même, en publiant des informations sur des entreprises sur leur site et en encourageant les gentEs à manifester contre elles, était coupable de chantage. Les effets de cette « logique » juridique ont de larges implications pour les militantEs anti-corporate (militantEs anticapitalistes qui luttent contre les entreprises et leurs réseaux financiers). Par exemple, pendant le mouvement contre l’apartheid en Afrique du sud, des activistes ont publiés des détails au sujet des entreprises comme la banque Barclays*, et ont encouragé les gentEs à manifester contre elles jusqu’à ce qu’elles dégagent d’Afrique du sud. Etait-ce un acte de chantage ? Les campagnes qui ont publié les noms et les adresses d’entreprises impliquées dans le forage du gaz de schiste et qui ont encouragés à manifester contre elles encourent elles le risque d’être condamnées pour chantage ?
*La banque Barclays a été un des grands soutiens de l’apartheid notamment en subventionnant l’armée. Elle a aussi organisée des prêts internationaux à hauteur de 725m de dollars entre 1982 et 1984 en pratiquant la ségrégation.
LA SECURITE INTERNET DES ACTIVISTES EST ELLE UN CRIME ?
Le sommaire du rapport de la CPS affirme que « Debbie a pris des mesures pour dissimuler ses actions criminelles en utilisant des ordinateurs cryptés (elle n’a pas réussi à fournir les codes d’accès de sa clef PGP malgré le fait qu’elle ait utilisé un ordinateur crypté peu avant son arrestation). Des clefs USB cryptées ont été trouvé derrière le plan de travail de la cuisine de son domicile ». En mettant en lumière ce point de l’affaire, l’accusation a fait comprendre de façon implicite au jury que Debbie avait des choses à cacher. Le fait de prendre des mesures légales pour protéger sa vie privée dans le cadre d’une enquête de police qui a pour but de surveiller, criminaliser, arrêter et emprisonner les militantEs semblent risibles. Mais cet argument pour inculquer le doute est bien rodé dans le cas d’affaire pour les militantEs pour les droits des animaux.
LA MISE EN PLACE
L’accusation avait la preuve que Debbie avait contacté les directeurs de Novartis après qu’une action directe à l’encontre de l’entreprise ait eu lieu. Cependant l’accusation n’avait aucune preuve pour relier Debbie a cette action directe, à part ses liens avec HS et NS. Afin d’essayer de donner plus de poids à leurs dossiers, les policiers ont travaillé avec Novartis pour tenter de piéger Debbie et un autre militant de SHAC (qui a aussi été arrêté puis relâché car les accusations ont été abandonnées, il sera désigné par X dans l’article) en essayant de leur admettre les liens avec le pillage de la tombe Vasella.
SHAC a envoyé des mails à Novartis leur demandant de couper tout lien avec HLS. Andrew Jackson, le responsable de la sécurité du siège de Novartis a répondu en demandant une rencontre avec SHAC. Jackson a dit que la rencontre devait aborder les questions soulevées dans le mail de SHAC. Debbie et un autre activiste ont rencontré les représentants de Novartis au Meridien Hotel de Picadilly Circus le 10 mars 2010. Secrètement, Novartis a organisé le trucage de la réunion avec l’aide de la police et l’une des personnes que les militantEs devaient rencontrer était en fait un policier infiltré utilisant le nom de « James Adams » et qui s’est fait passer pour le Manager des contrats spéciaux chez Novartis. Les militantEs étaient fouillés au début de chaque réunion et après chaque passage aux toilettes.
On leur a dit que la rencontre était strictement confidentielle. Après la rencontre, Adams a repris contact avec SHAC et a dit que « certains sujets sortaient du cadre défini lors de la dernière discussion » et a demandé à Debbie et à X de mettre en place une nouvelle rencontre, les encourageant à communiquer avec lui via la messagerie cryptée PGP. Adams état désireux de communiquer avec Debbie et avec X plutôt qu’avec le reste de la campagne SHAC. Son intention claire était d’amadouer les activistes en leur offrant de sécuriser le retour des cendres de la mère de Daniel Vasella.
Tout au long de la discussion avec Novartis, Debbie a été claire sur le fait que SHAC n’avait aucune idée de qui avait dérobé les cendres et n’avait donc aucun contrôle sur elles. Adams, le policier infiltré, avait l’avantage sur Debbie durant les conversations. Selon elle, il a demandé « s’il posait les questions aux personnes les plus renseignées ». Les notes de Debbie quant à l’enregistrement de cette conversation disent : « Nous prenons un risque en choisissant la voie du système légal dans ce pays en vous rencontrant. X et moi sommes douloureusement conscientEs qu’en allant à ces réunions avec Novartis nous nous dévoilons et cela nous met en danger ». Un représentant de Novartis a déclaré par la suite « que c’était un procédé confidentiel ». Plus tard, dans un mail à l’entreprise, Debbie déclara avoir parlé avec d’autres activistes, organisant les manifestations contre Novartis et a confirmé qu’illes étaient d’accord pour stopper les manifestations si Novartis mettait fin à son contrat avec HLS.
Peu de temps après la deuxième réunion avec Novartis, Debbie croisa James Adams dans le métro comme par hasard. En fait il l’avait suivi depuis la station et il essaya à nouveau d’aborder le problème des cendres de Vasella mais Debbie refusa de discuter.
LE CIBLAGE DES MILITANT-E-S PAR LES UNITES DE POLICE POLITIQUE
L’arrestation et l’inculpation de Debbie et les affaires à l’encontre des militantEs des droits des animaux plus généralement, sont supervisées par des unités de police politique visant à protéger les entreprises de la colère publique. En 1999, le National Public Order Intelligence Unit (Service de Renseignements Généraux spécialisés dans le militantisme environnemental et animaliste) a été mis en place suite à la publication d’un Her Majesty Inspectorate of Constabularies Report (Rapport de gendarmerie du service de la couronne), déclarant que certains groupes contestataires « avaient adopté une stratégie de protestation à long terme, employant des tactiques nouvelle set innovantes pour contrecarrer les autorités et atteindre leurs objectifs ». Le NPOIU a été responsable de la plus part des opérations de flics infiltrés dans les mouvements sociaux.
A propos des flics sous couverture, Debbie a vu cela comme une « opération d’infiltration » contre elle. Pour elle, James Adams faisant clairement parti du National Domestic Extremism and Disorder Intelligence Unit (équivalant du service de renseignement de la DGSI, Direction Générale de la Sécurité Intérieure) qui était avant le National Disorder Unit, « qui a été rebaptisé ainsi après la fusion entre le Special Demonstration Squad et le National Public Order Intelligence Unit qui ont 25 ans d’histoire et d’innombrables pratiques par une police secrète aux innombrables unités de police ».
Ces unités de police politique ont pour but de criminaliser et emprisonner les activistes et neutraliser les mouvements politiques qui défient le pouvoir des entreprises ou d’autres aspects du système en place .
FAIRE TOMBER LES LEADERS
La stratégie des unités de police impliquées dans la surveillance de Debbie est relatée dans l’édition de janvier 2013 du journal européen de Criminologie. Il comprend un article de John Donovan et Richard Timothy Coupe. Donovan travaille pour les « services » de la police du grand Londres. L’article résume l’approche de la police et du CPS à propos de SHAC comme une campagne de « décapitation des leaders » : « la police combat le terrorisme ou le crime organisé principalement en employant les recherches des renseignements généraux (Innes et a 2005) ainsi que des techniques d’identification des groupes et de leurs participants afin de les relier à actions criminelles. Cela implique la surveillance, l’utilisation d’informateurs et de policiers infiltrés, des techniques de surveillance informatique et d’écoutes téléphoniques, la recherche preuve dans les communications et la compréhension du rôle de chaque membre, les liens avec les réseaux criminels tels que la Camorra Napolitaine (Campana 2001, Campana et Varese, 2012). Comme pour l’arrestation de groupes terroristes qui ont planifiés ou commis des crimes, les leaders et les membres importants sont spécifiquement ciblés pour les faire tomber dans le but d’affaiblir ou de mettre fin aux groupes (Cronin 2009, David 2002, Jordan 2009, Price 2012), une approche qui est aussi mise en avant dans les théories contre-insurrectionnelles (Hamenstein 2011). C’est la stratégie adoptée par la police de Grande-Bretagne dans son plan pour rechercher et pour en finir avec la campagne d’intimidation de SHAC ».
Le sommaire du rapport de la CPS a affirmé que Debbie était la représentante de SHAC en Grande-Bretagne. Alistair Nisbet, le procureur principal de la couronne dans cette affaire déclara : « Suite à la condamnation des principaux leaders de SHAC en 2008, le rôle de Debbie Vincent au sein de l’organisation a grandi. Elle est devenue la figure publique de SHAC ». Bien sur, les notions de « leaders » de la police au sein de SHAC trahissent un manque fondamental de compréhension du fonctionnement horizontal des mouvements de protestation. Néanmoins, cette stratégie qui consiste à dépeindre certains individuEs comme les leaders afin d’en faire leur cible est la stratégie derrière laquelle se cache les efforts de la police pour conduire Debbie et d’autres activistes vers la prison, une tentative orchestrée par la police pour neutraliser un mouvement politique contestataire par des tours de passe-passe avec les lois afin d’emprisonner les personnes désignées par les autorités comme « leaders ».
DIFFAMATION DES MOUVEMENTS ENVIRONNEMENTAUX ET ANIMALISTES DANS LES MEDIAS
Pourquoi ne voit-on pas plus de personnes manifester leur solidarité avec Debbie et les autres militantEs de SHAC ? Une des raisons est la tentative de discrédit de ce mouvement dans les medias par la police, limitant la solidarité par la peur des coups de matraques. Dans le passé, les medias dominants ont lancé des rumeurs au sujet des militantEs environnementaux et animalistes qui étaient en fait de monter toutes les pièces par des unités de police. Au cours du procès de Debbie, la couverture médiatique a été profondément offensante, diffamatoire et discriminante, mettant l’accès sur le fait Debbie avait transitionner (elle a obtenu de la justice son changement d’état civil).
Le journal The Mirror’s titrait : « Le petit garçon qui avait grandi pour devenir une femme semant la terreur» tandis que le Daily Mail titrait : « Le soldat qui avait changé de sexe pour devenir un commandant-terreur pour le droit des animaux » et clamait que Debbie avait « attaqué les labos d’expérimentation animale depuis plus de 10 ans ». Debbie a déposée une plainte auprès de la commission des plaintes contre la presse, forçant le journal a amender un article qui la lie à tort à l’ALF (Animal Liberation Front) et qui lie à tort SHAC à une précédente affaire de chantage de la campagne « Save the Newchurch Guinea Pigs ». Cette diffamation de la presse est sans aucun doute initiée par des communiqués de la police qui visent à donner une image négative des militantEs pour les droits des animaux dans les medias dans le but de limiter le soutien de la population au mouvement. Il est de la plus haute importance que les militantEs anti-corporate/anti-capitaliste ne tombent pas dans le piège qui est conçu pour protéger les entreprises et leurs profits et de rester solidaire avec celleux qui subissent la répression.
PROTEGER LES ENTREPRISES DE LA CONTESTATION
Les compagnies pharmaceutiques qui font face à la colère populaire au sujet de leurs actions se sont emparées de l’affaire de Debbie pour restreindre les manifs devant chez elles. Après le verdict du procès, Novartis a obtenu une injonction du tribunal grâce à la loi de protection sur le harcèlement de 1997 (DHA) contre les manifestations pour les droits des animaux. Cela fut autorisée le 14 avril 2014. Les dures conditions qui composent cette injonction font suite à la demande de l’avocat officiel de l’entreprise Timothy Lawson Cuttenden au motif qu’il pourrait y avoir des représailles contre Novartis après la condamnation de Debbie.
La loi de protection contre le harcèlement (DHA) a été rédigée et a fait son chemin au Parlement comme une mesure pour protéger les personnes vulnérables du harcèlement. Avant que la loi ne soit adoptée, les médias avaient évoqués les contre-coup psychologiques des effets du harcèlement et la nécessité de protéger les individuEs vulénrables. La loi n’a jamais été présentée comme visant à protéger les entreprises et restreindre les manifestations. Pourtant, c’est exactement ce pourquoi elle est utilisée.
Les nouvelles conditions mises en place par Novartis sont pour le moment provisoires et devront être réexaminées lors d’une prochaine audience au tribunal. Cette injonction provisoire a été prise contre des « personnes non-identifiées » mais elle affecte potentiellement toute personne manifestant contre Novartis. Il y a une restriction des manifestations à 6 personnes maximum, dans des zones prédéfinies sans sono ni megaphone et interdiction de se masquer ou de porter des vêtements avec du faux-sang. Toute personne qui braverait les termes de cette injonction serait arrêtée avec le risque de 5 ans d’emprisonnement. Cependant, l’année dernière, une affaire concernant deux activistes de SHAC remettaient en question la peine encourue par la loi contre le harcèlement (DHA). Pour plus de détails cliquez ici
LA SOLIDARITE EST NECESSAIRE !
La condamnation de Debbie fait suite à une campagne de répression contre le mouvement pour les droits des animaux en Grande-Bretagne. 7 autres activistes de la campagne SHAC ont été inculpéEs pour « complot en vue de nuire aux entreprises pratiquant l’expérimentation animale » par l’article 145 (SOCPA). Les accusations portent sur des manifestations à l’encontre d’entreprises liées à HLS. Illes doivent passer en jugement au mois de septembre pendant plusieurs semaines.
Plus d’information sur la répression cliquer ici
Pour une liste des activistes pour les droits des animaux emprisonnéEs cliquer ici
Quand nous avons demandé à Debbie si elle avait besoin d’un soutien particulier de l’extérieur si elle recevait une peine la privant de liberté, elle a répondu : « Techniquement je ne sais pas trop quels seront mes besoins en prison, cela dépendra d’une certaine façon de l’endroit où j’irais. Je suis quasiment sure que j’arriverais à faire face à cela mais étant l’isolement sans la nature et mes amiEs sera sûrement le pire. Je vais essayer de tirer le meilleur de cette mauvaise situation, c’est un peu nouveau et intimidant. L’ensemble des accusations et du procès semble encore étonnement surréaliste ».
« Continuez à lutter contre toutes les oppressions et la domination capitaliste. N’ayez jamais peur de dire les choses haut et fort et ne vous excusez jamais de vouloir faire la différence et d’apporter du changement »
InculpéEs pour blackmail avec SH et NS, Debbie sera à nouveau jugée avec 6 autres personnes au mois de septembre pour SOCPA, c’est à dire crime organisé contre les institutions de vivisection dont HLS. Toute fois, les seuls faits véritablement reprochés sont l’organisation et la participation à des manifestations.
Pour écrire à Debbie :
A5819 DE
Debbie Vincent
HMP-YOI Bronzefield
Woodthorpe Road, Ahsford, Middlesex
TW 15 3J2