Le combat contre la chasse connaît de grandes victoires depuis plusieurs années, notamment avec les campagnes Hunting Sabotages et Bunny Alliance. En ce qui concerne la fRance, nous souhaitons attiré l’attention sur un élément indispensable de la chasse que nous devons combattre : la fabrication des armes et plus particulièrement sur l’entreprise Verney-Carron.
Verney-Carron semble à première vue une petite entreprise familiale bien sous tout rapport. Crée en 1820 la « maison » Verney est aujourd’hui devenue le n°1 français des fabricants d’armes de chasse, avec aujourd’hui un capital de 1 420 000 €, un chiffre d’affaires annuel en 2011 s’élevant à 12 millions d’€ et un bénéfice net de 1million 430 mille €.
Aujourd’hui dirigée par un système népotique et patriarcal où le pouvoir se transmet de père en fils, c’est aussi devenue une multinationale qui a construit sa réussite sur une chaîne de torture et de mort, en fRance et à l’internationale, avec la fabrication d’armes de chasse prestigieuse. Carabines rayées à rechargement linéaire, semi-automatiques ou encore des carabines superposées dont le pris avoisine régulièrement les 1500€ voir plus, mais aussi de vêtements et accessoires de mode, ainsi que des cameras avec zoom optique puissant à monter sur n’importe quelle lunette de visée. Comme ça non seulement on chasse comme un connard, mais en plus on peut filmer ça et le regarder en famille le week-end !
Jean Verney-Carron, président
Guillaume Verney-Carron, directeur général
Pierre Verney-Carron
Salons de chasse et médiatisation
Régulièrement, Verney-Carron participe à des salons de chasse et organise des parties de chasse. Que ce soit au Salon National de la Chasse de Rambouillet, au Salon de Chasse du Sud mais aussi à l’étranger au SCI (Safari Club International) Annual Hunter’s Convention ou au Lov Fair en Slovénie. En 2013, Verney-Carron était également présent au Game Fair de Chambord, rassemblant 400 stands sur 40 hectares et accueillant 71 000 visiteurEs pour satisfaire leur « plaisir » de la chasse.
Stand de Verney-Carron au IWA 2013
Olivier Dassault (président du Conseil de Surveillance du groupe Dassault) à Chambord en 2011
Verney-Carron organise aussi tous les ans une compétition de chasseurs-sportifs, avec exercices de tirs et la présence de nombreuses « célébrités » sportives, considérées comme des « grands chasseurs ou chasseurs en devenir » : Pascal Olmeta, ancien footballeur, David Douillet, ancien judoka et mysogine et homophobe notoire de l’UMP, Jean-Pierre Papin, Luc Alphand ancien skieur, Sebastien Amiez, Jean-Luc Cretier, Abdelatif Benazzi, Bruno Girard.
Ces salons ou jeux sont des moments où sont engloutis des millions d’euros pour créer un réseau amical et financier entre entreprises et chasseurEs. Les pires représentants capitalistes de la chasse et leurs afiocs y sont présentEs pour se vanter de leurs plus belles prises tout en se gavant de cadavres.
Cadavre de veau corse au Game Fair de Chambord 2011
La chasse, passion spéciste et colonialisme
La page facebook de Verney-Carron regorge de portraits de chasse envoyés par des clientEs. On peut donc voir que les armes Verney-Carron sont importées partout dans le monde : en Tanzanie pour la chasse aux lions, au Mozambique pour les buffles et les hippopotames, le Zimbabwe pour les zèbres, les antilopes et les éléphants, la Namibie pour les antilopes, les léopards, les éléphants et les buffles, mais aussi les USA, la Tunisie, l’Australie, l’Algérie … Et bien sur en fRance pour la chasse aux sangliers, aux oiseaux, aux lapins etc …
Malgré le nombre d’animaux assassinéEs, l’entreprise Verney-carron ose aller encore plus et utilise un article du New-York Times du 17 mars 2013 pour justifier la chasse comme moyen de « préserver les animaux » !
Alexander N. Songorwa, directeur de la conservation de la faune auprès du ministre du tourisme et des ressources naturelles de Tanzanie, explique que les rentrées d’argent véhiculées par le tourisme sont quasi minime par rapport aux rentrées considérables de la chasse.
« Les lions attirent des touristes et des chasseurs. Les premiers se bornent à prendre des photos mais les seconds dépensent des milliers de dollars. Les chasseurs dépensent dix à vingt fois plus que les touristes. […] La chasse a généré 75 millions de dollars pour l’économie tanzanienne de 2008 à 2011. »
Mais cet argent, qui sert selon le ministère du tourisme à construire des écoles, des routes et des hôpitaux, sert également à la construction de réserves pour les animaux. A l’intérieur illes seraient « protégéEs », permettant aux touristes de ramener de jolies photos de vacances mais surtout pour que la course à la (re)production permette de maintenir un nombre suffisant d’animaux à chasser. D’ailleurs quand une espèce voit le nombre de ses membres se réduire, des interdictions de chasse temporaire voit le jour, rapidement levées dès que le nombre d’animaux à chasser est redevenu conséquent.
On est ici face à un double problème :
D’un côté, toute la logique paradoxale du spécisme les « préserve » d’un côté mais dans l’unique but d’être ensuite mieux chasséEs et tuéEs, illes ne sont que des produits servant à nourrir l’appétit de meurtres des chasseurEs.
De l’autre la collusion gouvernementale avec les chasseurs et son impact financier, qui leur permet d’avoir carte blanche pour tuer. Pourtant, nous dit le ministère du tourisme de Tanzanie, sans cet argent de la mort, impossible de faire tenir les réserves. Ainsi pour le ministère du tourisme, « les millions de cette clientèle représente soixante pour cent de notre marché cynégétique et la perdre serait une catastrophe pour la conservation de la faune». Ben voyons …
Bref, ces chasseurEs, majoritairement occidentaux, ne sont ni plus ni moins qu’un rouage du colonialisme bourgeois, qui n’hésitent pas à dépenser des milliers d’euros ou de dollars en armes et tenues de chasses, en billets d’avion, en hôtel de luxe pour assouvir leur domination de classe, de race* et d’espèce.
*race est ici utilisé pour parler du rapport social de race (et non d’une quelconque pseudo réalité biologique légitimant le racisme) qui désigne l’oppression systématique des personnes blanches sur les personnes non blanches.
Flash-Balls
La marque commercialise aussi des armes destinées aux animaux-humainEs, notamment le Flash-Ball Compact, destiné aux particuliers depuis 1990 et est présente tout les ans au Salon Milipol, salon mondial de la sécurité et de la sûreté intérieure des états.
Arme de catégorie VII et destinée à usage défensif, le Flash-ball est considéré comme « sans danger ». Le site internet de l’entreprise permet de se procurer un Flashball Compact pour la modique somme de 468€, fourni avec 8 balles en caoutchouc. Le modèle professionnel sera le Super-Pro et équipera la police et la gendarmerie française, après avoir remporté en 1995 l’appel d’offre lancé par le ministère de l’Intérieur.
Tout d’abord utilisé par les armées de différentes dictatures et pays colonisateurs (l’armé israélienne en Palestine, par la dictature Pinochet en Argentine et par l’armée anglaise en Irlande), les Lanceurs de Balles de Défense ou flash-balls ont été généralisé en France depuis 2002.
Cela s’inscrit dans une vaste opération étatique de militarisation de la police, dont le but est de délaissé les techniques policières au corps à corps pour privilégier l’intervention et le maintien d’individuEs ou de groupe à distance par dissuasion.
Les flics utilisent alors des armes dites « à létalisté réduite » (tasers, flash-balls), qui ne doivent pas tuer mais être un moyen de dissuasion par leur aspect ressemblant terriblement à un flingue et par la neutralisation à distance. Ou comme le dit la police : leur but est de « provoquer un impact sur le corps humain et produisant un moyen de dissuasion visant à inciter les gens à renoncer à tout comportement hostile ou menaçant ou encore à disperser une foule en provoquant un traumatisme blunt ; c’est à dire neutralisant temporairement sans causer de dommages permanents ».
On recycle donc ce que les armées des dictatures et des pays coloniaux utilisent face à des populations en résistance pour un usage dans la vie quotidienne de notre chère « démocratie ». Il ne faudrait donc pas s’étonner de les voir sur les abords de manifestations de violents anarchistes, pas plus que lors de festivités dans les villes, n’importe quelle occasion est bonne pour sortir son gros flingue qui fait peur et si l’occasion se présente, tirer à vue sur la foule comme dans un jeu vidéo.
On en trouve aujourd’hui dans les mains de nombreux flics, gardien de la paix, BAC,CDI (Compagnie Départementale d’Intervention) qui, au prix d’une demi-journée à une petite semaine de formation sur la base du volontariat, se retrouvent ainsi sur-armés. Il faut le vouloir pour tirer, la police française n’oblige personne, elle propose aux plus friands.
En France, on dénombre plus d’une vingtaine de victimes graves qui ont été touchées aux yeux et éborgnées (Nantes, Montreuil, Toulouse …), un mort à Marseille et un nombre incalculables d’hématomes sur divers endroits du corps. Une arme à « létalité réduite » qui n’est en fait qu’une arme de mutilation et de mort avec la puissance d’une arme à feu.
A Nantes, le procès de Pierre Douillard (éborgné en 2007 lors d’une fin de manifestation contre la loi LRU2) contre Mathieu Léglise (membre de la CDI de Loire-Atlantique) a mis en lumière la tentative de meurtre de ce flic à la gachette facile qui déclarera lui même qu’il « n’a pas reçu de formation pour tirer sur des cibles en mouvement » (dommage quand on tire en pleine milieu d’une manif) mais avoir reçu un livret d’utilisation (ouf, on est rassuré).
Pierre Douillard, éborgné le 27 novembre 2007 à Nantes
Mathieu Léglise, le tireur de Pierre Douillard
Joan Celsis, éborgné le 9 mars 2009 à Toulouse
Blessure nécessitant une greffe de peau, octobre 2013, Rodhilan
Non seulement ce procès a permis de faire passer à la barre le flic tireur et de mettre en lumière la militarisation de la police mais aussi de nous faire connaître Me Laurent-Franck Liénard, spécialisé dans les cas de légitime défense (pour la police) et auteur de « Force à la Loi : Analyse juridique et judiciaire de port et de l’usage des armes par les forces de l’ordre». Donc il se spécialise dans la défense des flics accusés de tirs sur les civils et leur écrit même un manuel pour qu’ils deviennent autonomes et apprennent à se débrouiller tout seul pour ne pas passer au tribunal.
Laurent-Franck Liénard, avocat pro-flics
On comprendra vite que le goût du sang est de famille chez Verney-Carron et que, lasse d’en faire une activité dominicale, c’est devenu un business rentable et côté en bourse. Au delà de la passion des armes, c’est celle de la chasse qu’illes mettent en avant (c’est sur il faut bien les tester sur quelque chose). Et apparemment tuer et distribuer des armes à tire larigot dans tous les pays du monde n’a pas été suffisant. L’appel du sang et de la violence gratuite s’est étendu à la chasse aux humain-es. Que ce soit en milieu boisé le dimanche, en safari ou en manifestations comme à Rodhilan, seuls les uniformes changent.
Blog du 27 novembre 2007 en soutien à Pierre Douillard
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Verney-Carron
54, Bd Thiers, BP 80072
42002 St-Etienne CEDEX 1 – France
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Fax : +33(0)4 77 79 07 02
Page Facebook de Verney-Carron
A.H.A.B – All Hunters Are Bastards !
A.C.A.B – All Cops Are Bastards !
Ni gibier, ni cible
Face aux armes de la chasse et de la police : RIPOSTE !
Pour la Libération Totale : Humaine et Animale
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