Marius Jacob Mason a été condamné à une peine de 22ans de prison, la plus longue peine donnée à un militant environnemental.  Marius Mason a été condamné après avoir reconnu 13 chefs d’inculpation dont des incendies et dommages matériels s’élevant à 4 millions de dollars.
En 1999, il est accusé d’avoir incendié un bâtiment de l’université du Michigan pour plus d’un million de dollars de dégats dans le but de protester contre des recherches sur des organismes génétiquement modifiés (OGM). D’autres dommages, à hauteur de 3millions de dollars ont inclus des attaques de maisons en construction et bateaux appartenant au propriétaire d’un élevage de visons (tués et utilisés pour la fourrure).
Son comité de soutien voit dans cette affaire une forme de persécution politique, partie intégrante du « Green Scare » (persécution et criminalisation des militantEs pour les droits des animaux et environnementaux).

Il a été trahi par son ex-mari, qui après avoir participé à ces actions a accepté de devenir informateur pour le gouvernement et a trahi, livrant Marius à la police …

Le 7 juillet, nous apprenons du site Earth First que Marius a officialisé sa transition. Nous avons traduit cette déclaration ainsi que quelques mots de son avocate.

« Nous tenons à vous faire savoir que Marius Jacob Mason ne souhaite plus utiliser le nom de Marie et utilise désormais un pronom masculin.

Nous espérons que vous vous joindrez toutEs à nous pour soutenir Marius dans sa transition qui sera sans aucun doute difficile du fait de son emprisonnement et du système carcéral. Jusqu’à ce que son nom soit légalement changé, toutes les lettres envoyées en prison à Marius doivent être adressée à « Marie Mason » sur l’enveloppe. Il en est de même pour les dons.

S’il vous plait, écrivez à Marius ! Recevoir du courrier de soutien ou de la part d’amiEs est ce qui fait que notre monde peut être quelque chose de différent.

Voici une déclaration de Moira Meltzer-Cohen, l’une de ses avocates et représentantEs légales, à une soirée de solidarité organisée récemment par l’Anarchist Black Cross de New-York :

« Je m’appelle Moira Meltzer-Cohen. Je suis avocate et je travaille avec une personne d’un grand courage et d’une profonde intégrité, quelqu’un qui lutte pour la libération et l’autodétermination de chacun et chacune, des animaux non-humains et pour la vie sur la Terre elle même. C’est quelqu’un dont le courage et l’intégrité sont rendus encore plus saillants par le fait que sa propre liberté et sa propre autonomie ont été sévèrement restreintes.

Plus encore que pour d’autres personnes en prison, mon client et les personnes de son unité subissent des contraintes très difficiles et des mesures arbitraires en ce qui concerne les communications et les moyens d’expression, ce qui impact sur chaque moment de leurs vies. Mais plus encore – je veux que vous imaginiez combien il serait difficile pour vous si vous deviez vivre toutes vos luttes de libération et d’autonomie non seulement dans une prison, mais aussi dans un monde qui cible toujours les personnes trans de nouvelles façons chaque fois plus violentes, mais aussi d’isolement et d’abus.

 

Je suis fière de travailler avec Marius Jacob Mason qui a changé son nom pour celui qui reflète son identité de genre masculin.

Mon espoir le plus sincère est que cette annonce ne soit pas utilisée comme excuse pour des faux arguments ou des faux débats – car cela devrait être évident que l’exclusion de personnes trans est indéfendable dans un mouvement qui prétend faire progresser la libération collective. Si nous sommes sérieux/ses en ce qui concerne la libération et l’autonomie, il nous incombe de prendre au sérieux toutes les variantes de nos luttes et leurs implications mutuelles et comprendre que la libération de la terre et la libération trans ne sont pas seulement compatibles mais que la réalisation de l’un est la condition pour la satisfaction de l’autre.

Je tiens donc à rappeler que « nous » -anarchistes, alliéEs, défenseurEs d’une justice environnementale – avons à prendre connaissance du genre de Marius à partir de maintenant, pas seulement pour Marius, mais aussi pour le bien de notre libération collective. Cette transition non seulement ne remet pas en cause les engagements sociaux et environnementaux de Marius, mais c’est une nouvelle preuve de son engagement pour la justice et de sa bravoure face à des systèmes répressifs et destructeurs. Il n’a pas été et il ne sera pas facile pour Marius de transitionner en étant prisonnier d’un des départements les plus infâmes du système pénitencier des états-unis.

Mais nous pouvons faire en sorte que ce processus soit un peu plus facile en soutenant son identité de genre, en utilisant les pronoms masculins appropriés et son nom correct, en lui écrivant ainsi qu’aux autres personnes trans incarcéréEs, en apportant un soutien social significatif, en aidant à financer les batailles juridiques et les soins médicaux nécessaires à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.

Nous avons l’occasion, en tant que communauté, de démontrer de façon réelle que nous sommes fortEs, que nous comprenons les implications mutuelles de toutes les formes d’oppressions et que nous refusons qu’une cause soit inférieure à une autre. Je tiens à vous rappeler également que, parceque les personnes trans sont fliquées de manière disproportionnée et agressive, il y a beaucoup beaucoup de personnes en prison qui ont besoin de votre soutien, y compris, je tiens à le souligner, Jane Doe, une jeune femme trans de 16ans, qui est emprisonnée sans preuve dans le Connecticut. »

Plus d’informations : page de soutien sur facb**k

Vous pouvez trouver des informations sur les personnes incarcérées sur SRLP.org

Pour plus d’informations sur Marius cliquez ici

Pour lire la brochure Femmes Trans en prison cliquez ici

Pour lire des trucs chouettes et les anciens numéros de TransKind c’est ici

Source : Earth First Journal

 

A propos de Marius Mason :

Marius Mason est un parent aimant de 2 enfants et un activiste de longue date pour l’environnement et le mouvement syndical. En mars 2008 il est arrêté par les autorités fédérales et accusé de deux actes de destruction de propriétés privées entre 1999 et 2000, ayant causé des dommages à un bureau lié à la recherche sur les OGM et pour la destruction dune partie d’équipements servant à l’exploitation forestière. Personne n’a été blessé dans ces actions. Marius a d’abord fait face à une peine de prison à vie avant d’accepter une négociation en septembre 2008.

Marius Mason a été condamné le 5 février 2009 par la cour fédérale de Lansing, Michigan. Il a reçu une peine de 22ans de prison – la plus longue peine qu’un prisonnier « Green Scare » ait reçu. Une demande de réduction de peine a été rejetée en 2010.

« Green Scare » est le nom donné aux activistes des droits des animaux et environnementaux qui sont arrêtés et accusés d’actes de sabotage économique. les autorités fédérales ont cherché des peines scandaleuses (souvent la prison à vie) et ont publiquement et légalement qualifié ces activistes de « terroristes » – en dépit du fait qu’aucunE d’entre elleux n’ait tué ou blessé qui que ce soit durant ces actions.

Pour une intro des « Green Scare » cliquez ici

Soutenir Marius Mason ne veut pas forcément dire être d’accord avec ces actes. C’est aussi s’opposer aux tactiques alarmantes du gouvernement fédéral et aux peines scandaleuses qu’il impose.

Nous vous encourageons à écrire à Marius :

Marie Mason #04672-061
FMC Carswell
Federal Medical Center
P.O. Box 27137
Fort Worth, TX 76127
Texas, USA

Ne mentionnez en aucun cas des actes illégaux dans vos lettres.

Les lettres avec mention d’autres prisonnièrEs « green scare » (prisonnierEs pour les droits des animaux ou l’environnement) peuvent être refusées. Marius Mason a une liste de 100 personne pré-approuvées à qui il peut écrire donc vous ne recevrez pas nécessairement de réponse.

Toutes les lettres doivent être écrites intégralement en anglais (elles doivent pouvoir être lues par l’administration pénitencière) et utiliser un nom et un prénom (pas de surnom).

Nous vous conseillons fortement d’écrire le nom du prisonnier et son numéro d’écrous sur toutes les pages car les lettres sont souvent ouvertes et des pages « égarées » facilement.

 

Solidarité avec les VeganEs emprisonnéEs !

Solidarité avec les trans emprisonnéEs !

Ni cages, ni frontières, ni prisons !