Communiqué : Manifestation Anticorrida à Rodilhan 2015

Le 04 Octobre 2015 s’est tenu une manifestation contre une corrida dans le tristement célèbre village de Rodilhan. Nous nous sommes rendu-es sur les lieux en tant que vegan antifa afin d’empêcher le massacre de 16 veaux.

Jean-Pierre Guarrigue dénonce les antifas

Nous sommes arrivé-es dès le matin, alors qu’il n’y avait encore personne sur le point de rendez-vous au gymnase. Peut de temps après notre arrivée, un délégué du CRAC, Didier Bonnet est venu à notre rencontre. Ce que nous pensions être une approche de courtoisie s’est immédiatement révélée être de l’hostilité envers nous. En effet, une personne a été agressé verbalement par ce délégué. A de nombreuses reprises, nous avons demandé au délégué de partir, en effet, la tension commençait à monter et nous avions simplement, comme tou-te-s les militant-es présent-es, besoin de nous concentrer sur la manifestation. Le délégué à enfin, après plusieurs éclats de voix, fini par quitter notre groupe et s’est immédiatement rendu auprès des gendarmes pour discuter avec eux.

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Une dizaine de minutes plus tard, le président du CRAC, Jean-Pierre Garrigues, est également venu à notre rencontre. Bien qu’il nous ai dit qu’il tolérait notre présence, il nous à fait part de sa volonté de nous empêcher de nous confronter à ceux qui ne sont pas nos ennemis, c’est à dire les forces de l’ordre. “On n’est pas là pour casser du flic, ce ne sont pas ennemis” a-t-il martelé. Nous avons tenté de lui expliquer qu’en tant que militant-es de terrain, nous sommes régulièrement confronté-es à eux et qu’il est plus qu’évident qu’ils ne sont pas nos amis… En effet, la tenue d’une corrida n’est possible que parce que ces « forces de l’ordre » la protège. Leur « travail » ne se résume pas qu’a nous tenir loin des arènes, leur travail c’est aussi la violence. Nous ne comptons plus les camarades tabassé-es, gazé-es, mutilé-es par les forces de l’ordre et leurs armes (flashball, grenades) ainsi que toutes les exactions dont nous sommes tou-tes régulièrement victimes et/ou témoins dans nos luttes. De ce fait, et face à son déni de la réalité, nous lui avons demandé, comme à son délégué, de nous laisser tranquille et ce à plusieurs reprises.

Jean-Pierre Garrigues n’a surement pas l’habitude qu’on le contredise et qu’on ne souhaite pas connaitre son avis ou ses instructions sur notre façon de militer, c’est pourquoi il nous a menacé de nous livrer aux flics. Ce genre de menace est intolérable de la part d’une personne qui dit défendre les taureaux. Aider les gendarmes à coincer des militant-es venu-es pour défendre les animaux, les aider à court-circuiter toutes tentatives visant à contrer la corrida est une façon évidente de faire perdurer ce massacre à ciel ouvert. Alors que le ton montait, il a agressé verbalement une camarade en s’approchant d’elle, mimant de l’empoigner, ce à quoi elle a répondu en le repoussant, non pas en l’agressant physiquement comme le dit le président du CRAC, mais en faisant tomber sa casquette, en levant la visière de celle-ci. Immédiatement il a essayé de lui mettre un coup de poing au visage, plusieurs personnes se sont interposées pour l’empêcher de la frapper. Voyant qu’il n’arriverait pas à corriger notre camarade, il a réitéré ses menaces, il nous a dit qu’il allait de suite demander aux gendarmes de nous arreter. Et c’est ce qu’il a fait.. Il est parti rejoindre le camion garé à l’entrée du parking et a ciblé notre groupe en le désignant du doigt.

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Des militant-es du CRAC présent-es près des gendarmes sont venu nous avertir que Jean-Pierre Garrigues leur a demandé de nous arrêter sur le champ. Les gendarmes lui ont assuré qu’ils mettraient tout en oeuvre pour trouver le bon moment pour s’en prendre à nous.

Suite à ces dénonciations, alors que nous manifestions dans la ville face aux barrières qui protégeaient la barricade, plusieurs camarades qu’il avait dénoncé ont été arrêté durant une violente charge des gendarmes mobiles, l’un violemment projeté au sol et tabassé, puis tout-es ont été emmené au poste pour y être interrogé-es.

Plus tard dans la journée, aux alentours de 14h, nous avons rejoint tou-te-s les militant-es qui se trouvaient à l’entrée principale (près du parking des pro corrida). Un militant du CRAC est alors venu à notre rencontre pour nous demander de sauter dans la rivière afin de rejoindre le parking des pro-corrida, ceci alors que plusieur escadrons de gendarmes étaient postés de l’autre coté avec une vue directe sur nous. Il a insisté sur le fait que Jean-Pierre Garrigue en personne souhaitait que nous, militant-es vegan antifa, sautions dans l’eau afin de passer de l’autre coté. Nous avons compris que cette demande – réitérée par deux autres militant-e-s du CRAC – au vu des événements précédents, étaient une façon de nous exposer directement aux gendarmes en face. D’abord nous faire coincer par les flics, puis nous envoyer au casse pipe, Jean-Pierre Guarrigues n’a peur de rien pour mettre des bâtons dans les roues de militant-es qui refusent de se soumettre à lui. Nous avons alors décidé de quitter la manifestation.

Contre le racisme et le nationalisme

En fin de matinée, une altercation avec un individu connu pour ses propos racistes a eu lieu, sans aucun échange de coups, contrairement à ses dires, le seul coup reçu venant d’un lampadaire qu’il n’a pas vu venir, ceci sous l’oeil de témoins. Il lui a été simplement retiré un drapeau français qu’il souhaitait arborer lors de la manifestation. Afficher son nationalisme sur la toile et dans des cercles militants ne lui était pas suffisant, il a voulu l’afficher au grand jour. Or la lutte pour la libération animale n’a pas de nation, elle est internationale et le racisme n’y est pas tolérable

D’ailleurs ces propos ont déjà été relayé par les pro-corrida pour décrédibiliser notre lutte … La Protection Animale est suffisament entachée par le racisme decomplexé de differentes associations (Fondation Brigitte Bardot, Cause Animale Nord, etc) pour que cette lutte soit à nouveau considérée comme xénophobe (sans parler de ce que peuvent ressentir les militant-es qui subissent le racisme au quotidien).

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Suite à cela, sur les réseaux sociaux, beaucoup de témoignages ont été en notre faveur mais la plupart ont été censuré par l’équipe du CRAC :

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D’autre part, des messages venant de personnes d’extrême droite se multiplient.. Homophobie, diffamation et propos nationalistes, la routine…

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Une manif fiasco ?

Que dire de cette manifestation ? L’organisation était un fiasco, beaucoup de monde s’est retrouvé dispatché dans le village, sans savoir quoi faire ni ou aller pour être efficace. Alors que sur d’autres manifestation les après-midi sont rythmés par des slogans, nous avons partagé le dégoût des autres militant-es, la tristesse de se sentir inefficace alors qu’il y aurait eu tant à faire pour que cette journée soit à la hauteur de ce que tout le monde esperait.

Les militant-es avaient de la volonté, et souhaitaient faire tout leur possible, mais en plus d’avoir été mal guidé-es, ils ont été envoyé-es dans la gueule des gendarmes mobiles lors du passage dans la rivière, les mettant en danger face à leur violence …

Comment Jean-Pierre Garrigues peut-il envoyer des militant-es dans une action aussi dangereuse dont l’issue était courru d’avance ? Il était impossible de passer par cette rivière, il le savait pourtant il n’a pas hésité à y envoyer des personnes de bonne volonté, micro en main, ne se mettant jamais lui-même en péril.. Parmis ces personnes ayant sauté dans la rivière, l’une d’elle a été tabassée par un gendarme mobile, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital.

Pour toutes ces raisons, nous ne remercions pas les représentant-e-s du CRAC et principalement son président Jean-Pierre Garrigues, car il a permis à ce que la corrida se tienne sans encombres en portant des messages confusionnistes sur la marche à suivre (« il ne faut pas de débordements, ils n’attendent que ça » puis, « il faut tout tenter ».. « Les flics ne sont pas nos ennemis », puis « les flics doivent dégager, ils font du zèle »), il a ordonné à ce que des militant-es soient arrêté-es en sachant qu’ils et elles seront violenté-es par les gendarmes mobiles et il a envoyé au casse-pipe des militant-es qui ont subi des violences de la part de ces mêmes individus.

Nos luttes et nos ennemis

Nos luttes sont difficiles, en face nous avons l’état, ses dirigeant-es, les pro corrida et la répression violente des forces de l’ordre, nous n’avons pas besoin de poukaves qui nous dénonce, nous n’avons pas besoin de chef qui nous dirige. Nous agissons pour les animaux, pour leur vie, pour un monde de justice et de liberté entre les espèces et les peuples.

Nous pensions connaitre notre ennemi, mais ce 4 octobre nous avons encore une fois constaté qu’il se trouvait aussi parmi les manifestant-es car les poukaves n’ont pas besoin d’uniforme. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit, lors de la manifestation à Rodilhan en 2013, Jean-Pierre Garrigues avait déja menacé les vegan antifa de les livrer aux forces de l’ordre lors du discours qu’il avait prononcé du haut de son camion. Voici ce qui s’est passé:

http://pantheresenragees.noblogs.org/post/2013/12/05/reponse-des-anti-fascistes-a-jean-pierre-guarrigues-president-du-crac-europe/

Suite à la manifestation, il est aller voir la presse pour dénoncer les vegan antifa, les accusant d’être des “délinquants” et des “voyous”.

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Nos valeurs nous poussent à lutter pour les humain-es qui subissent des discriminations. Tout le monde sait que la protection animale est gangrenée par l’extrême droite dont certain-es personnes très proches du CRAC. Beaucoup ne comprennent pas le soucis avec ces individu-es qui véhiculent la haine, particulièrement envers les communautés non-blanches et tout-es celles et ceux qui ne répondent pas à leurs normes étriquées (parce que gay, gouine, trans). Les personnes concernées, dégoutées, finissent par délaisser la cause animale..

Tout le monde à sa place dans la cause animale, quel que soit ses origines et/ou ses différences. Nous regrettons que beaucoup de camarades quittent la lutte, car blessé-es d’être constamment pointé du doigt, discrminé-es, oppressé-es et agressé-es.

Les violences des individu-es d’extreme droite est réelle, n’oublions jamais qu’un camarade antispécitse et antifasciste, Clément Méric, a été assassiné par un militant de la protection animale – Esteban Morillo – et ce, alors que les associations de protection animale étaient au courant des risques encourus et des menaces qui pesaient sur les militant-e-s antifacsistes.

http://pantheresenragees.noblogs.org/post/2015/06/04/clement-meric-ni-oubli-ni-pardon-2/

A celles et ceux qui se demandent pourquoi nous ne souhaitons pas être pris-es en photo, pourquoi nous masquons nos visages, vous en connaissez les raisons. La police et l’extrême droite nous fichent, diffusent nos visages et toutes informations sur nous afin de trouver nos adresses et nous agresser physiquement. Nous militons pour la cause animale mais aussi pour la cause humaine, de ce fait, nous sommes souvent confrontés à ces individus violents.

De plus, nous savons que Jean-Pierre Garrigues souhaite nous tenir et nous utiliser comme ses petits soldats, prêts à se jeter dans des actions dont les risques et les résultats ne sont pas mesurés. Il connait notre volonté et souhaite l’utiliser à son profit. Nous ne sommes pas dupes. Nous ne sommes pas dupes de toutes les tentatives de nous rallier à lui, en nous proposant l’aide de ses avocats , nous ne sommes pas dupes de ses pirouettes pour nous obliger à nous soumettre à ses volontés. Nous n’avons pas besoin de lui, nous sommes soudé-es et suffisament lucides pour agir par nous même de façon autonome.

Rappelons au passage que de nombreuses actions qui ont eu lieu depuis 2013, faites par des militant-es de terrain ont permis de faire annuler des corridas. Ces petites victoires le CRAC se les attribue, alors qu’aucun de leur représentant-e n’était présent-e ni même au courant de ces actions.

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Derrière le CRAC, il y a des personnes réellement engagées qui ne cherchent qu’une chose, la liberation animale, mais d’autres cherchent à tout prix à entraver nos actions, en nous dénonçant aux « forces de l’ordre » et/ou en donnant des informations sur nous a des militant-es fascistes faisant parti de leurs rangs mais également en faisant régner un climat hostile envers les militant-es autonomes et vegan antifa.

Nous souhaitons remercier les militant-es qui ont témoigné en notre faveur et qui nous soutiennent, certain-es faisant parti du CRAC, et qui à présent se posent des questions sur ce qui s’est passé à Rodilhan ce 4 octobre 2015.

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Merci également aux manifestant-es qui sont venus à nos cotés lors de la manifestation et qui aujourd’hui subissent des pressions de la part du CRAC et de leur allié-es.

Nous n’avons ni dieux, ni maîtres, ni chef-fes! Nous sommes contre la hierarchie et chacun-e à sa place pour agir en faveur des animaux.

A Jean-Pierre Garrigues, qui souhaite conserver son trône – dont nous ne voulons pas – quitte à livrer des militant-es dans les mains de nos ennemis, qui est prêt à tout, quitte à faire reculer l’abolition du massacre sur les animaux, sache qu’on ne lachera pas, quoi que tu fasses, la lutte pour la libération animale est bien plus forte que ta volonté de diviser.

Vegan Antifa pour la libération totale, humaine et animale !

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Des militant-es vegan antifas et des militant-es autonomes