Farid Ghilas : gestion raciste d’une affaire de maltraitance animale

Pas de cruauté envers les animaux

Pas de racisme envers les humains

farid-2

Depuis quelques jours la toile s’est enflammée à propos de l’affaire Farid Ghilas, le « lanceur de chat » de Marseille. Sur internet, les réactions ne se sont pas faites attendre pour faire circuler l’information à vitesse grand V et faire fonctionner tous ses réseaux (amiEs, amiEs flics, voisinEs …) pour trouver et diffuser la photo, l’adresse, les numéros de téléphone du tortionnaire, afin de le faire arrêter à tel point que la presse titrait « Quand les internautes aident la police à faire son travail ».

On a également pu assister, sur les réseaux sociaux, à un florilège d’insultes homophobes envers Farid Ghilas (pédé, enculé), d’insultes racistes et classicistes (c’est parce que qu’il habite en banlieue, les arabes ne sont pas civilisés) et pro-enfermement et pro-viol (attention à a savonnette en prison).

Farid Ghilas a été placé en garde à vue et comparaîtra au tribunal lundi 3 février 2014, suite à la plainte déposée par plusieurs associations et le soutien d’un parti politique.

Nous ne reviendrons pas là-dessus : l’acte de cruauté qu’est la torture envers les animaux n’est pas tolérable et doit être combattue, que ce soit de la part d’unE individuE, de l’état, d’un laboratoire etc … Un acte de torture envers un animal est violent à voir pour les militantEs de la cause animale et il est tout à fait normal que des réactions se fassent pour réagir et lutter. Mais il est aussi nécessaire de savoir analyser et savoir comment réagir face à une situation médiatique et émotionnelle intense.

Toutefois, nous posons clairement ces questions :

  • Ce battage médiatique aurait-il été le même si le lanceur de chat s’était appelé François Gildas et s’il habitait dans un joli pavillon plutôt que dans une cité ?

  • Les associations et partis connus pour leur racisme (SPA, FBB et le Front National) auraient-elles réagi de la même manière si il s’était agit d’une personne blanche ?

  • La police aurait-elle fait une prise aussi rapide si au lieu d’un jeune de banlieue, il avait été un patron ?

  • L’attention auquel a eu droit Oscar le chat aurait-elle été la même si l’animal non-humain avait été un rat, une limace, une poule ou tout autre animal qui ne jouit pas de la même empathie de la part des animaux humains ?

Pas la peine de faire durer le suspense, bien sur la réponse est non ! Il y a clairement eu un traitement raciste de cette affaire.

Un jeune arabe de banlieue qui maltraite un chat, cette histoire était du pain béni pour le racisme de la protection animale ! Non seulement il a été beaucoup plus facile de s’acharner sur le lanceur de chat parce qu’il a été vu comme « un jeune arabe de banlieue » mais aussi parce que les associations et parti politique raciste sont venus à la rescousse des internautes très rapidement pour déposer plainte. Sûrement très jouissif pour la Fondation Brigitte Bardot et le FN de pouvoir faire chier un arabe de plus …

Ainsi catégorisé et isolé, il était beaucoup plus facile de s’en prendre à lui que s’il avait été un fils de patron blanc. Quelque soit le tortionnaire, il n’y a pas de place pour le racisme et le classisme dans la lutte contre la maltraitance des animaux.

Nous nous réjouissons qu’Oscar ait été secouru et aille de mieux en mieux après les traumatismes qu’il a subi. Mais quand on sait qu’il a été secouru par la SPA, qui se félicite de lui porter assistance alors qu’elle tue des centaines et des centaines d’animaux par an, c’est purement du foutage de gueule.

Il est clair que culturellement, dans notre imaginaire collectif, les chattEs jouissent d’une bonne réputation et sont largement considérés comme des animaux agréables et « de compagnie ». A partir de ce moment, est ce que l’affaire aurait eu le même écho si un animal réputé moche et méchant avait été maltraité ? On aimerait penser que oui, mais on en doute beaucoup de la plupart des militantEs de la protection animale …

Non seulement la dénonciation de Farid Ghilas s’est faite sur des bases classiciste et raciste, mais elle a aussi vite pris une tournure binaire : le « méchant arabe de banlieue » qui torture une mignonne bête de compagnie …

Sa photo et ses coordonnées ont été reprises sur de nombreux sites d’extrême-droite dont « Jeune Nation », suivi d’une citation d’Adolf Hitler. Cet appel à la haine raciale de la part de l’extrême-droite n’est encore une fois qu’une instrumentalisation de la lutte pour la cause animale à des fins politiques racistes. Bien sur, aucune association n’ayant porté plainte, FBB ou SPA, n’a refusé le soutien du Front National ou s’est scandalisé de la récupération par l’extrême-droite de cette affaire …

Pour une Libération Totale : Humaine et Animale !